Cette nuit, il n’y avait que le bruit du vent dans les arbres et les différents animaux nocturnes qui s’exprimaient. Rien ne semblait pouvoir briser cette tranquillité que la nature, dans toute sa splendeur avait dotée d’une harmonie à son paroxysme. Rien, sauf peut-être les balles qui sifflaient à quelques centimètres du mur où était planqué Klyde. Allongé derrière un morceau de mur qui devait être autrefois le pan d’une vieille maison, Klyde tirait à vue. Mais il ne voyait rien. Les tirs redoublaient dans sa direction maintenant qu’il avait tiré. Des morceaux de crépis volaient en éclat et l’obscurité ne lui permettait pas de riposter. Il resta à couvert et se dit que tout ça allait mal se terminer.
Son assassinat ne s’était pas passé comme il l’avait prévu : cette fois-ci, il devait assassiner un garde. Un réfugié voulait se venger de ce dernier car il avait profité de son pouvoir afin de lui voler son eau. Et il était prêt à payer beaucoup pour le voir mort. C’était une simple histoire de vengeance ; les favoris de Klyde. Le tuer ne fut pas difficile étant donné que ce dernier faisait le guet aux abords de la place de ravitaillement, ce qui ne nécessitait pas de rentrer dans ce lieu sécurisé. Mais une fois touché au torse, il a commencé à hurler à la mort et a averti tout le camp avant de mourir, enfin. Durant tout ce temps, des gardes s’étaient attroupés et par la suite, Klyde a couru de son mieux en espérant que l’obscurité couvrirait sa fuite.
Il ne se trouvait pas dans ce que l’on pourrait appeler ‘’une très bonne situation’’. Le mur n’allait pas tenir longtemps et les tirs se rapprochaient. Maintenant qu’il avait repris un peu de souffle, il pouvait continuer à courir et il le devait : les soldats qui devaient être une dizaine étaient dangereusement proches et ne cessaient de tirer. Cependant, comme ils eurent tous commencé à tirer en même temps, ils rechargèrent tous quasiment au même moment : « Bande de débiles. » lâcha Klyde. C’était sa chance. Il se leva, l’arme à la main et couru de toutes ses jambes, avec l’impression que le monde s’effondrait juste sous ses pieds, comme si ses jambes allaient lâcher d’une seconde à l’autre. Il allait trop vite, camé à l’adrénaline et il ne contrôlait même pas ses jambes. Il manquait d’ailleurs de se ramasser à plusieurs reprises. Dans sa course démente, il espérait en semer quelques-uns. Mais il ne devait pas faiblir et il devait continuer de sprinter, le plus vite possible où il ne verrait jamais l’aube. Il ne savait pas où il allait mais tant qu'il allait, il vivait. Et ça lui suffisait.
La bonne nouvelle dans tout cela c’était que tant qu’il courrait, eux aussi, et ils ne pouvaient pas tirer en même temps. La mauvaise nouvelle c’était qu’il n’avait pas le temps de grimper et qu’il devait se contenter de courir au sol et que les gardes, qui mangeaient de façon régulière, avaient surement plus d’énergie à dépenser que lui. Et Klyde, qui courait trouvait le moment de sourire en pensant que demain, tout ce beau monde aurait de sacrées courbatures.
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